
Paroles
Le Clip
Des tas d’fils dans les pieds
Ça s’passe dans l’escalier
Des néons cloués sur place
Un décor qui se surpasse
Flash sur une vidéo
Silence dans le studio
Attention à toi Pierrot
On te pousse la sono
Tu chantes, tu chantes
Sous l’œil du metteur en scène
C’est la nuit américaine
Attention acteur… moteur
Notre film se déroule
Ça me donne la chair de poule
J’ai la tête en plan
Comme une pann’ de courant
Sous l’œil du metteur en scène
C’est la nuit américaine
Attention acteur… moteur
J’al la tête carrée, quel cauchemar
Ç’est presque la tronche a Bouvard
Trop tard, j’ai fait dans mon froc
Par là j’ai pas de capote.
Spot sur ton amour
Sa gueule en contre-jour
Make-up sur sa bobine
Attention travelling
Les personnages se découpent
Comme un cheveux dans la soupe
Éclairagiste, piano
Pas tant sur j’ami Pierrot qui chante, qui chante
Sous l’œil du metteur en scène…
C’est la nuit américaine
Attention acteur… moteur
Notre film se déroule
Çà me donne la chair de poule
j’ai la tête en plan
Comme une pann’ de courant
Sous l’œil du metteur en scène
C’est la nuit américaine
Attention acteur… moteur
J’al les jambes qui s’croisent les bras
Comme après le Kamasutra
J’ai les yeux recto verso
Comme l’inspecteur Colombo
Pierre, plus vrai le baiser
t’as peur serais-tu pédé
Bon Dieu, l’amour c’est pas d’hier
Rien d’neuf chez l’antiquaire
Depuis °Sexy Folies°
T’as droit même au boogie boogie
Alors fais pas ton cinéma
En face des caméras
Tu chantes tu chantes…
Le Dadada
Sans être rétro
J’ suis pour les mots, les mots
Du style café-concert
Qu’on sert pour le dessert
Le style branché fait bander
Mêm’ les grenouilles de bénitier
Excusez j’ suis pas pour
Car la maturation rend sourd
Des mots bombardés comme un raid
C’est pas ça qui les obsède
Adieu la musica
Tu n’leur échapperas pas
Tous sur fréquence hit
Bourrée de dynamite
Le nec plus ultra
C’est le style dadada
Homicide volontaire
Sur la musique d’outre-mer
Condamné à perpétuité
Car pas assez câblé
rien à foutre de mes rimes
Je baise dans leur estime
Mes mots dans le cirage
Embargo sur radio passage
Des mots bombardés…
Un canon qui fait la basse
Des guitares qui tabassent
Le hard-rock fait fureur
Plus fort que ça tu meurs
Maman bobo radio
Matraquage recto-verso
Le showbiz c’est pas gourré
J’ai les oreilles formatisées
Des mots bombardés…
Handicap
Moins importuné par les casse-pieds
L’unijambist’, au moins, sait sur quel pied danser
Pour vivre, il se contente d’un pied-à-terre
C’est que l’autre déjà est dans la terre.
Sur son piédestal est installé
Mais ça lui fait une belle jambe, vous pensez
Et même s’il enjambe bien les difficultés
S’il lève le pied il peut se ramasser.
Si le bras vous en tombent
Passe sur moi la colombe
Bras dessus, bras dessous
Ou prend les jambes à ton cou.
Si mes pieds te dérangent
Garde pour toi ta phalange
Mais si tu ris de ton pépin
Alors nous deux, on est main dans la main.
Il ne peut vous serrer la main
Et le manchot s’en mord les doigts
Mais comme il a le cœur sur la main
Le manchot vous ouvre les bras.
Parce qu’il ne porte pas la bague au doigt
Il est mis à l’index, cela va de soi
Mais s’il a le bras long, alors ironie
I| vous tombe dessus à bras raccourcis.
Si les bras vous en tombent
Passe sur moi la colombe
Bras dessus, bras dessous
Ou prend les jambes à ton cou.
Si tu fais un complexe
Garde pour toi ton index
Mais si tu ris de ton pépin
Nous deux alors, on est main dans la main.
Même si tout ne marche pas tout droit
Le cul-de-jatte, ma foi, n’a pas le choix
Mais pour voler de ses propres ailes
I| peut faire marcher sa petite cervelle
Il peut avoir les pieds bien sur terre
I| peut même faire un pas de travers
Et s’il le doit pour pouvoir s’affirmer
Le cul-de-jatte te f’ra marcher.
Si les bras vous en tombent
Passe sur moi la colombe
Bras dessus, bras dessous
Ou prend les jambes à ton cou.
Que t’aies une prothèse totale
J’m’en bas les parties génitales
Mais si tu ris de ton pépin
Nous deux, on est main dans la main.
Ma grande évasion
Ma grande évasion
La vie et moi on s’tourn’ pas I’dos
Ça fait du temps, c’vieux scénario
La connaissance n’est pas dans les livres
J’ai à tout prix voulu vivre
J’ai pas beaucoup lu
Mais j’ai beaucoup aimé
Je m » suis quand-même perdu
C’est l’prix d’ma liberté
Non, j’ai pas choisi les amours plus faciles
Mes amours, c’est vrai, ne sont jamais tranquilles
Voilà pourquoi je ne t’attendais plus
J’rêvais de toi, mais, mais je n’y croyais plus
Déjà tout gosse je t’écrivais des chansons
J’pensais toi, c’était ma grande évasion
J’aurais pu te jouer sur ma guitare pendant des heures
Tant je te connaissais par cœur.
Avec le temps on a le cœur
Qui ne se lève plus de bon’heure
On se donne que temps en temps
Pour vieillir plus lentement
C’est pas si simple d’aimer
Pour mes erreurs j’ai déjà donné
J’ai perdu de l’arrogance
Et puis j’ai vieilli en silence.
Non, j’ai pas choisi les amours plus faciles
Mes amours, c’est vrai, ne sont jamais tranquilles
Voilà pourquoi je ne t’attendais plus
J’rêvais de toi, mais, mais je n’y croyais plus
Déjà tout gosse, je t’écrivais des chansons
J’pensais toi, c’était ma grande évasion
J’aurais pu te jouer sur ma guitare pendant des heures
Tant je te connaissais par cœur
Cent fois l’amour m’a mis K.O.
Autant j’ai rendu, j’ai cogné
Mes coups de poing et mes bobos
Ont fait qu’un jour je l’ai gagnée
L’amour est d’un autre alliage
Que celui d’une voie de garage
J’ai appris à donner
J’ai appris à aimer
Non, j’ai pas choisi les amours plus faciles
Mes amours, c’est vrai, ne sont jamais tranquilles
Voilà pourquoi je ne t’attendais plus
J’rêvais de toi, mais, mais je n’y croyais plus
Déjà tout gosse, je t’écrivais des chansons
J’pensais à toi, c’était ma grande évasion
J’aurais pu te jouer sur ma guitare pendant des heures
Tant je te connaissais par cœur
Nikon ni Canon
55 mots de photographie pour exprimer l’amour de la pellicule sensible envers sa photographe
Tout débuta dans cette chambre noire
Où elle me développait le soir
J’ me suis laissé embobiner
J’ m’étais jamais tant exposé
Tu n’étais Nikon, ni Canon
Mais quand-même chouette sous ton capuchon
Avec toi, même mes négatifs
se transformaient en positifs
Je suis l’émulsion de ta vie
C’est objectif tu m’agrandis
Ce fut le flash instantané
L’amour en fondu enchaîné
Alors tu as bien réfléchi
Et c’est sur mon île Fuji
Qu’image par image
On a fait l’album du mariage
Avec moi, tu prenais ton pied
Mais sur ce plan j’me suis fixé
T’étais sans cesse sur I’déclencheur
J’en ai vu de toutes les couleurs
Ma pellicule est trop sensible
Je suis un film irréversible
Tu m’développais, tu me fixais
Hélas parfois, tu me glaçais
J’me suis laissé impressionner
Par ton objectif bien monté
Mais il y avait les angles morts
Ça cadrait plus dans le décor
Trop souvent tu me révèles
Que j’suis une épreuve et tu me vexes
Alors je te rends l’appareil
Ça devient un réflexe
Gros plan sur ma bobine
C’est qu’j’ai vieilli, j’ai 25 dins
Tantôt un cliché qui se périme
Ma vie ne tient plus qu’à un film
Je t’en prie ne prend plus de mesure
Et puisque t’as une ouverture
Alors va, tire ton plan
Ne te fais plus de mauvais champ
C’était des scènes sans répits
Et toi le r’gard sur l’infini
Non fais ta dernière mise au point
Une dernière pose et j’suis dans l’bain
Tu sais j’en ai gros sur le grain
Tu n’m’as jamais fait voir Pékin
Je n’connáis toujours pas Macao
Pourtant j’suis au bout du rouleau.
Lune à la une
Ça fait des années lumière
Que saturnait dans ma sphère
J’voulais décrocher la lune
Pour me la mettre à la une
J’étais bien luné
Télescope pointé
Toujours le nez dans les étoiles
J’ai fini par la mettre à poil
C’était le champ magnétique
le rayonnement cosmique
L’attraction universelle
Qui fit qu’j’ai craqué pour elle
Bercé par un vent solaire
Et sous un clair de terre
En mer de tranquillité
J’me suis vu graviter.
Sous l’effet d’la comète
En mars, nous eûmes nos tempêtes
Bien sûr elle m’a sidéré
Tu sais, je l’ai laissé filer
Maintes fois j’ai changé d’orbite
J’te lâchais pour des satellites
Mais depuis l’observatoire
Parfois,c’est le trou noir
C’est un amour platonique
D’sortir avec une lunatique
Ses éclipses et ses retours
C’était pas gai tous les jours.
T’as deux faces, l’une cachée
Parfois tu deviens glacée
Tu ne fais plus de quartier
Y a plus d’croissant, t’es mal lunée
J’ai rendez-vous toutes les nuits
Pour un p’tit tour de galaxie
J’ai tout mon temps quand j’aluni
Tes jolie comme un feu dans la nuit
Tous les soirs c’est lune de miel
T’es pour le cœur un arc-en-ciel
Toutes ces années de vie commune
Grâce à toi, j’suis toujours dans la lune
J’attends le soir que tu repasses
Tu es ma bouteille à l’espace
Çà fait des lunes que je t’épie
Tes mon p’tit moment d’inertie
Tu m’envoûtes célestement
Et tu m’envoies au firmament
Au-delà de la voie lactée
Notre amour est satellisé.